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une offensive politico-militaire

Forces spéciales US en Afrique du Nord

Par David Hornus

mercredi 30 juin 2004, par Zaky

Continuant la mondialisation de la guerre contre le terrorisme, un récent article du point (daté du 10 juin 2004), fait état de ce que le Commandement des forces Américaines en Europe, a installé une antenne des forces spéciales à Tamanrasset (grand sud algérien). D’une capacité opérationnelle de 400 hommes, cette force répondrait aux craintes de Washington de voir les étendues sahariennes peu contrôlées devenir un refuge pour les islamistes.

Un programme de formation visant à former de petites unités anti-terroristes capable de faire de la prévention a été récemment mis en place par Washington en Algérie.

Les Américains ont aussi contribué à fournir des renseignements aux armées algériennes et tchadiennes dans leur traque du numéro 2 du GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat).

Selon le Washington Times, Washington est en train de construire une importante base de surveillance militaire à Tamanrasset, et l’administration Bush souhaiterait fournir à Alger des drones « prédateur ».

L’implantation américaine en Algérie est le fruit d’accords signés entre Washington et Alger tant pour lutter contre le terrorisme que pour contribuer au développement de l’industrie pétrolière pour la durée la Présidence de M. Abdelaziz Bouteflika.

De plus, les Etats-unis qui considèrent l’Algérie comme un de leurs plus important allies en dehors de l’OTAN, souhaiteraient lui faire intégrer cette organisation.

A l’origine de ce rapprochement entre Alger et Washington, l’initiative « pan-sahel », un plan destiné à la lutte contre le terrorisme dans le grand désert allant du Tchad à la Mauritanie. Initialement fixé à 7 millions de dollars, le budget consacré à cette initiative devrait être porté à 125 millions de dollars sur les cinq prochaines années. Ce chiffre que l’on peut considérer comme un véritable budget de guerre, renseigne sur l’importance accordée par Washington à cette vaste région du continent africain qu’elle considère comme le nouveau sanctuaire des éléments de l’organisation terroriste Al-Qaïda.

Ainsi, de nombreux observateurs font état de la présence de conseillers américains aux côté de l’armée Tchadienne, qui a, en mars dernier, mis hors d’état de nuire plusieurs terroristes prêts de la frontière avec le Niger. La présence de militaires américains qui appartiendraient au 1/10ème groupe des forces Spécial (Aéroporté) et aux Navy SEALs a aussi été décelée près de Goa et de Tombouctou.

Par ailleurs, il est à noter que l’US Air Force considère l’Afrique du Nord comme le territoire idéal pour les conflits du XXIème siècles. L’Ambassadeur américain à Bamako Vicki Huddleston décrit le Mali comme un partenaire très important dans la guerre contre le terrorisme et le Général Jeffrey Kohler du Commandement Européen, déclarait lors de sa visite au Mali et en Mauritanie : « nous ne voulons pas faire de l’Afrique un autre Afghanistan » [1].

Si les autorités militaires américaines excluent d’organiser un « débarquement » de forces militaires en Afrique comme en Afghanistan, elles privilégient pour l’instant la formation et le soutien aux forces militaires des pays dans lesquels les membres ou sympathisants d’Al Qaeda sont susceptibles de se réfugier.

En avril 2004, les chefs militaires de neuf pays africains ont ainsi été invités à Stuttgart, au QG du Commandement américain. Si certains de ces généraux, notamment les Maliens et les Sénégalais, ne s’étaient jamais rencontrés, d’autres comme les Marocains et les Algériens, entretenaient jusqu’ici des relations plutôt tendues. Convaincus par les Américains et par les promesses de compensations et de largesses, ils ont aujourd’hui tous conscience de la gravité de la menace terroriste qui pèse sur leurs territoires respectifs et ouvrent la voie à l’ingérence des Etats-Unis dans leurs affaires intérieures.

La stratégie des Etats-Unis vise, à terme, à sécuriser toute la partie allant de Djibouti au Burkina Faso.

David Hornus
- Source : InfoGuerre


 

P.-S.

- While Morocco holds the oldest and strongest bilateral relations with the United States in North Africa, it seems that Algiers is replacing Rabat as Washington’s most important strategic ally in the region. For the US, Morocco is important because of its relations with Israel, but Algeria is heading toward having better economic relations with Washington because of the Algerian oil reserve and natural resources, as well as its cooperation in the "war on terror."
— US builds surveillance base in Africa


 
 
 
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