REFLEXIONS
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Importation : La noyade

mardi 29 juin 2004

Par El-Guellil
Oran, ALGERIE

Celui-là fabriquait des cendriers.
Son affaire marchait bien, jusqu’au moment où il a été permis d’importer des cendriers.

Il a dû libérer quelques travailleurs pour n’en garder que quelques-uns et, de producteur, il se recycle en revendeur de matière première. Sa matière première qu’il achetait chez le monopole, il s’est mis à la revendre au fabricant de bassines. Mais voilà, le « bassineur », lui-même en difficulté depuis l’importation effrénée de récipients de tous genres, s’est vu contraint à la fermeture.

Lui aussi, libérant ses ouvriers, s’est transformé en revendeur de matière première qu’il écoulait chez le fabricant de jouets en plastique.

Pour ce dernier, les affaires vont bon train. Son article pas cher était très demandé par les petites bourses, celui importé n’étant pas à la portée de tous. Mais voilà qu’un malin importateur se décide de lui briser les reins en inondant le marché de jouets plus beaux, plus attractifs, et... moins chers.

Résultat,
il libère ses travailleurs, pour se mettre à la revente de la matière première. Les usines de tongs, de sandales et autres articles chaussants, en étaient de gros consommateurs.

Taïwan, la Chine, la Corée, ces nouveaux fournisseurs pour nos « importequoiteurs », sont devenus la porte à côté.

Tous les producteurs locaux ont étés obligés de mettre la clé sous le paillasson. Même le monopole, ayant perdu son monopole, s’est mis à mettre au chômage des ouvriers. La matière première ne rapportait plus. Mais les nôtres ne sont pas dupes....

Le fabricant de cendriers s’est mis, lui, à importer des cendriers, le bassineur, des bassines, des seaux et des « bramils ». Le chausseur des sandales, des « changlas » et que sais-je encore....

Tranquilles qu’ils sont sans travailleurs, sans inspection du travail, ni syndicat ni « sidi bouzekri ». Le marché est ainsi inondé d’articles « divers » et d’été...

Mais voilà, les consommateurs, acheteurs potentiels, tous au chômage, ne peuvent plus s’acheter ces produits. C’est dire que l’importation peut tuer l’importation...

Voir en ligne : Le Quotidien d’Oran


 

 
 
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